Je vis principalement dans le présent, mais le passé en fait aussi beaucoup parti. Pour le futur, j’essaie généralement de ne pas trop y penser, car il ne me semble pas très rose et il en reste peu rendu à mon âge.

Je suis une adepte de la généalogie, j’aime retrouver l’histoire et la vie de mes ancêtres et de ceux de mes proches. On dit que le passé explique souvent le présent. Alors cette passion m’aide à comprendre beaucoup de comportements et de vérités.

Le passé me réconforte aussi, il m’apporte la sérénité que, de un il y a eu des jours meilleurs et que de deux, ma propre histoire a son lot de souvenirs impérissables.

J’y retrouve les joies de mon enfance, entourée d’une famille aimante et d’un voisinage agréable et actif. J’y retrouve les plaisirs de mes premiers jours d’école où je me suis révélée, et épanouie. J’y ai été une élève studieuse, amicale et peu rebelle. Je m’y suis fait plusieurs amies, un peu oubliées au fil du temps, j’étais si jeune.

Mes années d’école secondaire furent d’abord laborieuses, j’ai eu besoin de certains ajustements. Mais rapidement, je me suis retrouvée et y ai pris ma place. Avec en prime, les premiers vrais émois amoureux et la découverte de ce corps de jeune fille.

Puis ce fut ma vie de femme, j’ai d’abord été la compagne d’un premier mari avec qui j’ai eu deux merveilleux enfants. L’épanouissement de mère, que je fus, a été un grand atout dans ma vie et m’a appris à me dépasser, ce mot si à la mode, mais qui devient rapidement notre leitmotiv quand on met un enfant au monde.

Ce fut aussi compliqué de garder ma place de femme dans ce monde en plein évolution. Les années 70, puis les années 80, ce n’était pas évident de savoir où on allait comme femme.

Un deuxième amour a construit de nouvelles avenues, il m’a secondé dans mon rôle de mère, à ma grande satisfaction. Il m’a donné l’impression d’être une meilleure personne, ce qui m’a aidé à me développer comme professionnelle.

Au côté de ces années, j’ai continué à entretenir une belle relation avec ma famille immédiate, mes parents, ma sœur, mes frères, mes oncles, mes tantes et mes cousins aussi. J’ai été choyée encore une fois, d’avoir pu vivre ces années de tendresse et d’affection.

Tout mon passé ensoleille mon présent. Car, parfois, dans le présent, on ne peut pas autant apprécier la vie que l’on mène.

Ayant été, aussi, une amateure de photographie (et la relève de mes parents eux-aussi amateurs de photographie), je peux rassasier mes yeux et mon cœur de ces images qui donnent de la couleur à mon présent. C’est la valeur de ces souvenirs qui permets à la vie de se continuer dans la chaleur humaine.

Plusieurs amis sont passés, plusieurs sont restés aussi, ils font partis à la fois de mon passé et de mon présent.

De mon présent ont surgi trois petites-filles, qui me rappellent leur père, et leur mère, mes enfants. Elles sont le trait d’union entre le passé et le présent, mais aussi avec le futur.

Si le présent manque de couleur, dans sa morosité quotidienne avec le même train-train qui revient, le futur fait un peu peur. Je préfère souvent ne pas trop y penser comme je l’écrivais ci-haut. Après tout, on ne sait pas trop ce qu’il nous réserve… du mieux ou du moins bon? Je préfère ne pas trop me poser de questions au cas où.

J’ai eu une bonne vie, j’ai fait de mon mieux et je m’en suis assez bien sortie malgré quelques erreurs, bien humaines. Le passé, le présent et le futur se rejoignent et me réconfortent en quelque sorte.

22 mai 2023, j’ai 68 ans… un âge entre deux âges, je ne suis plus jeune mais pas si âgée non plus. Je pourrais parcourir le monde mais pour l’instant, je parcours les limites de mon environnement. Y a du beau aussi, je ne suis pas à plaindre. Je me réinvente une vie, je la construis chaque jour, un peu sur les décombres de mon passé, en y ajoutant quelques fleurs de passions!