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Les câlins de maman!

Depuis que maman est partie, je pense à ses câlins. Maman était la reine des câlins. Toutes les occasions étaient bonnes pour en donner.

Je ne me souviens pas si, dans mon enfance, elle m’en donnait autant qu’une fois que je fus devenue adulte toutefois.

Étant devenue une grande sœur alors que je n’avais même pas mon année, j’ai dû trouver mon autonomie rapidement. Maman a dû être débordé dans son rôle de parent et le temps a dû lui enlever une partie des câlins à distribuer. Les enfants se sont succédé et à l’âge de 7 ans, j’avais déjà deux frères et une sœur.

Je suppose que je fus privé de caresses et de bisous, même si je n’ai jamais douté de l’amour de ma mère. Peut-être est-ce pour ça que, moi-même, je suis peu encline aux démonstrations affectives.

Mais mon souvenir des dernières années de ma mère, sont remplis de câlins. Avec moi, j’aurais pu croire qu’elle voulait rattraper les années où j’en ai manqué. Pourtant, ça semblait si naturel, que je crois que c’était déjà en elle. Qu’elle n’avait fait que mettre ça sur pause durant mon enfance.

Dès qu’on la rencontrait, elle nous prenait dans ses bras et nous serrait très fort. Même chose quand on la quittait. Et même entre les deux, il y avait souvent des câlins.

Elle le faisait avec moi bien sûr. Mais je l’ai vu le faire avec des tas de personnes, ses enfants, ses petits-enfants et même ses arrière-petits-enfants.

C’était un problème quand nous voulions partir et qu’elle décidait de serrer dans ses bras mes enfants. Lorsqu’ils étaient bébés, immanquablement elle les réveillait et, comme mon fils ne se rendormait pas facilement en auto, nous étions souvent aux prises avec des pleurs pour le chemin du retour.

Comment lui refuser l’affection qu’elle distribuait avec tant de générosité. C’était fait avec un cœur grand comme le monde.

D’où lui venait ces élans de tendresse qu’elle distribuait avec tant de générosité. Je ne sais trop.

Enfant, elle avait manqué de mère. Elle en avait eu de remplacements, ses sœurs aînés et la troisième femme de son père qu’elle appellera « maman ». Une femme forte et imposante dont la qualité première ne semblait pas être les démonstrations de tendresse. Maman l’a toujours aimé tout de même.

Mais maman était comme ça. Elle pardonnait facilement. Elle m’en parlait dans les derniers temps, elle ne comprenait pas qu’une chicane puisse durer longtemps. Elle me donnait comme exemple qu’il lui était arrivé de se disputer avec l’une de ses sœurs, parce que des mots blessants avaient été prononcés, mais le lendemain me disait-elle, on se reparlait et c’était fini.

Maman n’aimait pas la chicane. Elle s’est retrouvée prise entre l’arbre et l’écorce à quelques reprises et ça la mettait très mal à l’aise.

Elle n’était pas pour autant quelqu’un qui se laissait piler sur les pieds, comme on dit. Oh non, maman avait le verbe blessant quand elle le voulait.

Je ne me souviens pas d’avoir eu à subir ses foudres pourtant. Dans ma jeunesse, je l’ai fait fâchée à plus d’une reprise bien sûr. Comme toute bonne adolescente, je ne lui ai pas fait la vie facile, pauvre maman. À un seul moment, mes parents m’ont renié. Alors que j’avais rencontré le père de mes enfants et que nous avons décidé d’aller vivre ensemble sans nous marier. Il faut dire que pour couronner cet affront, je leur apprenais que l’homme que j’avais choisi avait déjà été marié, même s’il n’avait que 21 ans lorsque je l’ai rencontré.

Mes parents m’ont mise à la porte mais un mois plus tard, ils m’ont demandé de revenir, avec la seule condition de ne pas trop parler de notre vie de couple hors-norme pour l’époque.

Ce fut la seule dispute que j’ai eue avec eux dans ma vie d’adulte. Par la suite, nous nous sommes toujours bien entendus. Je me doute que certains moments de ma vie ne lui auront pas plu. Mais elle ne m’en parlait pas. Il n’y a plus jamais eu de disputes avec elle. Elle m’acceptait comme j’étais.

J’ai même eu la chance de faire plusieurs voyages avec elle, toujours dans la bonne humeur.

C’est dans ma vie d’adulte que les câlins se sont mis à pleuvoir. Pour moi, mes enfants et la plupart des gens qui m’entouraient.

Avec les autres aussi, je l’ai vu donner des câlins généreusement.

Même dans les dernières années, alors que je la visitais à sa résidence. Après m’avoir accueilli avec un grand câlin, si nous allions nous promener à l’intérieur de son immeuble, dès qu’on rencontrait quelqu’un, c’étaient souvent des câlins ou tout au moins, un bonjour très rayonnant de sourire.

Dimanche dernier, à son service funéraire, j’ai reçu plein de câlins, plein de tendresse, des visiteurs mais aussi de mes enfants, et de mes petites-filles… les trois. Je ne savais pas que je comptais autant dans leur vie, cette dose d’amour a été un baume pour mon cœur. C’était comme si maman leur avait insufflé son don. Ses câlins seront donc présents dans les bras de mes petites-filles, quelle belle descendance elle aura donné à ce monde.

3 commentaires

  1. Serge

    Wow!
    C’est beau Liette

    • Robin Poirier

      Liette dans ton parcours de ton enfance tu as eu beaucoup de calins et d’Amour près de ta mère et ta ton adolescence un peu moins et en tant adulte ça été autre chose.

      Comme tu me connais je revois ma mère qui nous aimait sans condition avec tout mes défauts ect… Elle m’a quitté quand j’étais très jeune oui j’ai eu des calins de mon père et de mes grands-parents et 19ans mon père se remarie avec ma belle-mère (step mother) et les calins que j’ai eu d’une femme qui m’a redonné le l’espoir et de soutien jusquà la fin de sa vie. Je n’oublie pas tous ces moments passés avec ces deux femmes pilières qui me guident à tout instant et ils sont dans mon coeur pour la vie

      • Liette Picotin

        Merci pour ce beau témoignage mon ami. Les femmes (et les mères) de notre vie ont laissé leur empreinte sur nous, c’est certain.

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