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70 ans et toutes mes dents!

Vous vous souvenez de cette expression? Il me semble que je l’ai entendu très souvent. J’avoue qu’à 70 ans, elle n’est plus tout à fait vraie dans mon cas. Il me manque quelques dents, gentiment remplacé par un dentier partiel.

Hé oui, on pourrait énumérer bien des morceaux remplacés ou absents dans ce corps vieillissant.

Je n’ai pas à me plaindre, dans l’ensemble mon corps, alourdi par les années qui passent, est tout de même bien conservé.

Ces 70 ans me semblent avoir passé si rapidement que, me remémorer certains passages, me semblent avoir été vécu dans une autre vie.

C’est que je termine mon autobiographie par les temps qui courent. J’y relate plusieurs épisodes de ma vie, des bons et des moins bons. Et ça me fait retourner dans un passé qui ne me semble pas si lointain, pourtant tellement différent de ma vie actuelle.

Je sais que je suis dans un nouveau chapitre de ma vie. Je le prends au jour le jour, comme le veut la philosophie de l’heure. Ce « 70 » an est pourtant un tournant important qui me confine au rôle désormais rendu célèbre par la pandémie de 2020, je deviens une aînée officiellement.

Mon corps m’envoie des signaux, bien évidents, que je porte toutes ces années. Il me confirme que je suis bel et bien devenue une aînée.

Je n’ai pas à me plaindre, les maux sont légers et les mots eux sont remplis d’émotion au fil de mon écriture.

J’essaie d’apprécier ces moments de solitude maintenant devenus mon quotidien. Je suis heureuse avec cette sérénité qui m’envahit maintenant.

Au fur et à mesure que je vois partir les êtres que j’ai aimés, je me dis qu’ils ont traversé ces mêmes moments. En particulier ma maman, qui est partie cette année et dont les conversations touchantes et profondes quant au sens de la vie, me manquent. Cette année, je ne recevrai pas les fameux bouquets de fleurs qu’elle offrait toujours à nos fêtes, mon frère, mon conjoint et moi (puisque nos fêtes sont toutes au mois de mai). Le geste me touchait chaque année, qu’elle n’oublie pas ce jour bien spécial, particulièrement dans sa vie. La dernière fois que je l’ai vu, elle m’a appelé « mon p’tit bébé Liette ». j’étais restée son p’tit bébé… Je ne pourrai pas lui souhaiter bonne fête des mères cette année. Elle ne sera pas là non plus pour souligner mes 70 ans, auquel elle a grandement contribué pour mon cheminement.

Je me reconnais en elle. Je suis ses traces. Je vis des situations qui ressemblent à celles qu’elle a vécu. Et même si ses dernières années ont été empreintes de souffrance et de désir de mourir, je m’encourage en pensant à elle. Je fonce vers le futur qui s’amenuise de plus en plus devant moi. Je sais qu’il me reste plusieurs années de bonheur à savourer encore.

Je ne suis pas la seule à vivre ça, j’en suis consciente. J’ai plusieurs bons amis et amies autour de moi qui se demandent où s’en va notre société pour les gens qui vieillissent. Je me révolte parfois du traitement qu’on nous réserve, surtout dans le système de santé. C’est ma bataille actuelle, essayer de m’adapter à ce système sans âme.

Je fais de mon mieux pour conserver mes énergies pour les bonnes raisons. Être vivante, reste mon crédo pour quelques années encore. Mais si jamais ma santé m’entraînait dans un autre périple, je saurais quitter le navire au bon moment, je l’espère.

D’ici là, je me souhaite un bon 70e anniversaire de naissance (22 mai), qui m’apportera des réflexions de chaleur et d’humanité.

2 commentaires

  1. Serge

    Oh! Liette que je sens ta tristesse.
    C’est dur de vieillir, de voir partir notre maman et d’accepter cette solitude.
    Je t’aime💗

    • Liette Picotin

      Merci Serge de tes bons mots. Je suis sereine avec tout ça. L’écrire est un bon exutoire.

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