
Les peines d’amour sont bien connues, elles font écrire de magnifiques textes de chansons, par exemple. Elles brisent le cœur… jusqu’à la prochaine rencontre d’amour.
J’en ai vécu, je connais, et je sais comme ce fut une épreuve dans ma vie.
On ne parle pas souvent, pourtant, des peines… d’amitié.
Deux, en particulier, m’ont marqué. La première m’est arrivée lorsque j’avais 17 ans. Une amie précieuse à mon cœur et qui apportait avec elle la plupart de mes souvenirs d’enfance. C’est la mort qui m’a volé notre amitié. Un départ inattendu, tellement soudain qu’il m’en a coupé le souffle pendant longtemps.
Je ne m’en suis jamais vraiment remise. Une chanson, une danse, une rencontre, tellement d’éléments qui me ramène à elle, je ne pourrai jamais l’oublier.
Le temps a continué de me ravir tant de gens précieux à mon cœur, chaque fois j’ai l’impression d’un peu partir avec eux. Mais cette première peine d’amitié m’a fait basculer dans le monde adulte et m’a tracé un chemin un peu nébuleux par moment.
L’autre peine d’amitié qui m’a marquée, s’est faite plus en douce, sans prévenir elle non plus. Cette amitié m’était précieuse, je l’avais désirée.
Elle fut la compagne de ma vie. Je lui faisais confiance, je passais par-dessus les moments de notre vie qui nous avait éloignée. J’acceptais ce qui nous différenciait, et aurait pu nous distancier. Je l’aimais profondément.
Après le départ de mon amie d’enfance, cette amie prenait une plus grande place dans ma vie. Nos vies de mères et d’épouses ont connues des hauts et des bas, et pourtant jamais nous ne nous sommes lâchées.
Aujourd’hui, je pense parfois que c’est moi qui ne l’ai jamais lâché et que ce fut ma persévérance qui a permis la survie de notre amitié.
Un jour, pour une histoire qui ne me concernait pas personnellement, elle m’a laissé tomber. Je hurlais chez-moi : « non ne m’abandonne pas, j’ai besoin de toi, j’ai besoin de notre amitié ».
Je l’ai presqu’harcelé pour essayer de comprendre, pour essayer de retrouver ce qui nous avait toujours uni. Il y eut des silences qui ont pesé lourds. J’ai dû me rendre à l’évidence, je ne faisais plus parti de sa vie.
Puis, j’ai lu des commentaires sur les réseaux sociaux où elle pleurait la perte d’amis, décédés, les seuls amis qu’elle avait eu écrivait-elle. C’est là que j’ai compris, je n’avais jamais fait partie de ses amis. J’étais une relation tout au plus, peut-être même une relation obligatoire.
Je l’ai questionné là-dessus, sa réponse m’est apparu encore plus incompréhensible, il ne pouvait y avoir d’amitié à distance. J’habitais trop loin pour qu’on soit ami me répondit-elle!
Que d’illusions je me suis bercée pendant si longtemps. Que de grandes confidences lui ai-je fait, pour rien, puisque son amitié n’était pas là.
Je ne lui en veux pas. J’ai accepté la situation. C’est moi qui avais mal interprété. Mais ce fut une grande peine d’amitié. De celle qui nous blesse pour le reste de notre vie.
Suis-je méfiante maintenant? Un peu tout de même, je ne veux plus revivre de telles émotions.
Je suis bien entourée, j’ai de bons amis, hommes et femmes, je suis choyée. Je vais continuer à entretenir nos relations, du mieux que je peux même si ma situation de proche-aidante, m’empêche très souvent de le faire aussi bien que je le voudrais.
Je vais tenter d’être une bonne amie pour ces gens, et ne pas trop attendre en retour. C’est là, le plus grand risque de revivre une peine… d’amitié. Car de nouvelles amitiés ne peuvent remplacer celles que l’on perd.
Et vous, avez-vous vécu des peines d’amitié?
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