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La Magie des Cadeaux

Chaque année à l’approche de Noël, les offres d’articles en spéciaux pullulent. Il y a maintenant le « vendredi noir » ou « vendredi fou », emprunt à nos amis états-uniens, et même le cyber lundi (équivalent numérique). Je ne parle même pas des ventes d’avant Noël et d’après Noël.

Tout est là pour nous rappeler que cette belle fête d’amour et de paix en est une où l’échange de cadeaux est la priorité.

Pour ma part, j’ai toujours cherché à recréer cette ambiance de fête qui m’a tant émerveillé lorsque j’étais enfant. Oh les cadeaux n’étaient pas en grande quantité sous notre sapin familial, mais ils étaient empreints de tendresse et d’amour. On savait qu’il y avait eu une démarche derrière chaque cadeau, une recherche pour faire plaisir. Les cadeaux étaient personnalisés et ils nous faisaient toujours plaisir. Je ne me souviens pas d’avoir été déçu une seule fois. Ça a dû arriver, j’en suis certaine mais je n’en ai pas gardé mémoire.

Mon frère m’a raconté avoir reçu des dictionnaires en cadeau une année… quelle déception ça a dû être. Mais je reste persuadée que mes parents, surtout maman, avait une bonne intention derrière ce cadeau si rationnel.

Chez-nous, il y a eu des cadeaux pour me récompenser lorsque j’avais de bonnes notes à l’école. Il y a eu des cadeaux à chacun de nos anniversaires. Et bien sûr, à Noël, LA fête où nous étions tous ensemble et où nous profitions de chaque moment.

Lorsque j’ai eu mes enfants, j’ai voulu reproduire ces instants. J’ai tenté de choisir avec soin les cadeaux que j’offrais (par l’intermédiaire du Père Noël, bien sûr) à chacun de mes enfants. Quelques fois, j’y suis allée selon leurs vœux, leurs souhaits. L’effet fut toujours « wow ». Mais j’ai aussi choisi des cadeaux en pensant à ce qu’ils aimaient, en pensant à leur personnalité propre. Je n’ai pas réussi à atteindre mon but à chaque fois, mais je pense y être arrivé assez souvent.

À mesure qu’ils vieillissaient, j’ai conservé cet esprit de fête à l’occasion de leur anniversaire, mais surtout pour Noël.

Quelle joie je ressentais lorsque je voyais leurs yeux pétillés devant leurs présents. J’étais aux anges. Les plus beaux moments de ma vie, c’est là que je les ai vécus.

Je leur ai aussi appris à montrer leur reconnaissance envers les personnes qui les ont choyés. Ils ont toujours bien répondu à cela.

Même aujourd’hui, ils ont bien appris la leçon et remercient avec chaleur lorsqu’on leur donne un cadeau.

J’ai voulu continuer à faire la même chose avec mes petits-enfants. Ce fut plus délicat, car je n’avais plus le premier rôle. C’était au tour de mes enfants d’être parent et eux-aussi voulaient gâter leurs petits, à juste titre. Il me fallait m’effacer un peu même si j’avais grande envie de choyer ces petits. Ce fut une autre étape de ma vie…

Aujourd’hui, je ne sais plus trop où j’en suis là-dessus. Dans la continuité ou dans l’abandon… je ne sais trop. Depuis quelques années, je me promène un peu entre les deux.

J’ai l’impression que tout cela est devenu une obligation, un devoir que je dois accomplir, avec ou sans joie inclus.

Mes enfants sont des adultes accomplis, dont je suis très fière. Ils ont fait leur chemin dans la vie et peuvent maintenant se payer ce qu’ils veulent en général. Les seuls cadeaux qu’ils ne se paient pas, sont probablement des cadeaux que je serais incapable de leur payer de toute façon.

J’ai tenté pendant un temps de leur confectionner des cadeaux maison. J’ai tricoté, j’ai cousu, j’ai même cuisiné… puis je me suis rendu compte que c’était vain. Mes talents étant assez rudimentaires, je ne suis pas certaine que ça ait servi à grand-chose. Je pensais ainsi montrer qu’on pouvait faire de ses mains sans entrer dans le monde commercial du temps des fêtes. Pourtant, ces cadeaux m’ont souvent coûté encore plus cher que des cadeaux ordinaires ou traditionnels. Alors pour la démonstration du retour au source, on repassera.

Pire, je ne sais même plus s’il est pertinent de se donner un cadeau entre conjoint. En vieillissant, on n’a moins besoin de quoi que ce soit. On est plus dans le lâcher prise, dans le délaissement du superficiel. Alors, pas question de s’ajouter des articles inutiles dans notre décor.

Quand j’ai connu mon conjoint actuel, il était contre les cadeaux à une date donnée. Il disait qu’il préférait donner un cadeau quand ça lui plaisait. Avec le temps, il a rejoint ma vision et commencé à donner des cadeaux lui-aussi dans les moments importants. Il a même implanté une tradition avec mes enfants, celle des bas de Noël, dans lesquels nous déposions des « cossins », mais qui nous ont bien amusés.

Vous me direz… et le plaisir de recevoir, l’avez-vous eu? Cette joie tend à diminuer je l’avoue. J’aime au plus haut point sentir l’effort qu’on a mis pour me rendre heureuse, ce côté me touche toujours autant. Mes enfants suivent bien mon chemin là-dessus, je suis choyée.

Mais ça ne remplace pas le bonheur immense que je ressentais à donner.

J’essaie de gâter ma maman, je lui dois bien ça. Mais je me doute qu’elle vit et a vécu la même chose que moi. Le doux plaisir de donner a fait son temps pour elle-aussi. Pour elle, le simple fait qu’on pense à elle dans les moments importants doit être tout aussi important que le cadeau lui-même. Il faut bien l’avouer, le fait de donner m’apporte le sentiment d’être encore utile.

Pourtant, je pense que mon temps est fait, qu’il me faut maintenant abdiquer et simplement regarder le bonheur que mes enfants ont à donner… 

Bon, je suis encore incapable de ne rien donner, mais je vais ralentir mes ardeurs, sachant que je ne suis plus la principale pourvoyeuse de cadeaux.

Les souvenirs sont la plus grande source de ressourcement de mon futur.

1 commentaire

  1. Mado

    Ton texte ce matin m’a fait voyager dans les temps et a fair surgir bien des images tapies au fond de ma mémoire . Merci pour le partage. Je pense que laisser parler son coeur c’est ce qui est le plus important.
    Un des plus beaux cadeaux c’est d’avoir la chance de se réunir dans le temps des fêtes pour s’amuser, partager et se montrer à quel point on est heureux de se retrouver.
    Pour m’a part, j’ai souvenir des gants et des mitaines que ma mère trouvait le temps de tricoter. Dès que j’ai eu l’âge de tenir des aiguilles, elle m’a initié au tricot. Pour moi, ce fit un très beau cadeau.

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