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La fin des voyages ou la fin du voyage!

Si les voyages forment la jeunesse, moi ils auront formé le chemin de mon vieillissement. Après avoir tant rêvé de voyage avec les lectures de ma jeunesse, voilà que j’ai réalisé plusieurs rêves alors que je dépassais la quarantaine!

Je rigole en écrivant le mot « quarantaine », car il a une tout autre signification par les temps qui courent, faisant oublier les souvenirs de cette belle période de notre vie. Car, à quarante ans, ce fut le temps des réalisations pour moi, ma maison, l’aboutissement à un rôle de gestionnaire dans ma carrière et bien sûr, les voyages, libérée des contraintes de la maternité et des soucis financiers.

Actuellement, tout est dans le dire ou ne pas dire. Lire ou ne pas lire, écrire ou ne pas écrire, chanter ou ne pas chanter, être docile ou être rebelle, être malade ou être en santé… il semble que les temps ne nous apportent que des contradictions, ne nous laissant que peu d’opportunités de trouver un juste équilibre.

Je réalise que mes rêves de voyage ont été assouvis et qu’il est temps de vivre les souvenirs qu’ils ont laissé, de les partager à l’occasion.

J’ai la chance d’avoir fait le tour de mon Québec (où je retournerai sans aucun doute).

J’ai même jeté un œil chez nos voisins d’Ontario et des Provinces Maritimes (avec un coup de cœur particulier pour la Nouvelle-Écosse avec mon frère Serge et ma belle-sœur Carole).

J’ai découvert l’Europe de toutes les façons, par séjour linguistique en Angleterre où je séjournais à Oxford mais ai eu la chance aussi de visiter par la même, Londres, Bath, les Cotswolds, Stonehenge, Avery et Bleinhem.

Avec ma maman, j’ai fait une tournée en France, Suisse et Italie.

Avec une chorale, j’ai chanté en Belgique.

J’ai fait une croisière sur le Danube pour découvrir l’Allemagne et l’Autriche, avec mon conjoint.

En trio avec ma fille et ma petite-fille, j’ai foulé le sol de Paris et fait le tour de Notre-Dame (avant le feu), du Louvre et même de Versailles.

J’ai fait quelques escapades dans le sud et me suis fait dorer sur les plages du Mexique et de Cuba.

La Chine décevante, mais la présence de ma sœur Chantal, un reflet de notre fraternité.

Quant aux États-Unis, j’ai eu la chance d’y découvrir des États qui regorgent de plaisir de vivre, le Vermont si pittoresque; la Floride pour sa jeunesse et sa vieillesse; le Nevada pour sa ville décadente, Las Vegas; la Grosse Pomme (New-York) en duo avec ma fille et une autre fois avec ma petite-fille Victoria; et même Philadelphie et les Amish avec ma bonne amie Françoise.

Que reste-t-il à découvrir après tout ça!

J’avais déjà compris, avant ces temps de confinement, que la fin approchait pour moi. Les derniers voyages ne m’avaient pas apporté le souffle de vie auquel je m’attendais. Les voyages ne m’enrichissaient plus, ils ne faisaient que me faire rêver du retour chez-moi, c’est peu dire.

La dangerosité de l’hygiène inégale vécue à travers le monde, m’a finalement amené à une réflexion sur l’amour des voyages dans un contexte si commercial qu’il en a affecté le plaisir.

Mais l’avouer est probablement presqu’un sacrilège. Autour de moi, les voyages sont devenus le but ultime, la recherche du bonheur auquel des tas de gens semblent s’accrocher. Je respecte ça puisque ces gens ont peut-être encore à vivre ces moments de dépaysement.

Moi… je décroche! Je me permettrai de voyager au travers mes rêves, au travers les technologies qui ne manquent pas de nous apporter ce que je recherche dans un voyage, c’est-à-dire les découvertes et les partages. Merci à tous ces voyageurs qui nous en ramènent l’essentiel, qu’il ne nous reste plus qu’à déguster dans le confort de mon salon devant un écran.

Et comme l’a écrit et chanté Claude Gauthier, ainsi que Pauline Julien dont je cite quelques vers de sa version :

« J’ai refait le plus beau voyage
De mon enfance à aujourd’hui
Sans un adieu, sans un bagage,
Sans un regret ou nostalgie…

J’ai revu mes appartenances,
Le lot de mes ans et la vie
Et c’est de toutes mes partances
Le plus heureux flash de ma vie!

Je suis de lacs et de rivières
Je suis de gibier, de poissons
Je suis de roches et de poussières
Je ne suis pas des grandes moissons
Je suis de sucre et d’eau d’érable
De Pater Noster, de Credo

Je suis de dix enfants à table
Je suis de janvier sous zéro

Je suis d’Amérique et de France
Je suis de chômage et d’exil
Je suis d’octobre et d’espérance… »

Si l’enfance avait été remplie de rêves, l’âge adulte ne m’avait pas fait de cadeaux pour y donner suite. Il a fallu que je me forge moi-même et que je trouve le moyen de réaliser mes rêves. J’y suis assez bien arrivée.

Je suis bien entourée, les gens autour de moi feront partis de ce nouveau voyage dans ma vie. J’ai la chance de les côtoyer et de faire quelques pas avec eux.

Je suppose qu’il y a un temps où on dépose les armes, je crois y être arrivé. Dorénavant, ce sera ma vie quotidienne qui sera le voyage jusqu’à ce que j’arrive au bout de ce voyage-là! Reste à espérer que le reste de ma route sera parsemée de quiétude et d’amour pour en faciliter le cheminement.

6 commentaires

  1. charlotte pilote

    que c’est beau et vrai ce texte. .moi aussi je suis rendue à cette période de ma vie…

    • Liette Picotin

      Merci, heureuse de savoir que je ne suis pas la seule!

  2. Madeleine

    Tes valises sont lourdes de belles images, de découvertes, de sourires, de partages, Que de valises que tu as remplies en y déposant ce dont tu aurais besoin selon de l’endroit où tu voulais aller. Au fur et à mesure de tes tes voyages, tu y mettais que l’essentiel. Un jour on a soif de quelque chose
    d’autre. Quand on a eu la chance de faire le tour du monde (ou presque) il se peut que l’on sente le besoin de se tourner vers un monde nouveau: notre monde intérieur et se connecter à la source. Merci pour le partage d’idées

  3. Gisèle St-Pierre

    Cette constatation est bien réelle ma chère Liette. Effectivement Le temps du vieillissement nous ralentit tous de différentes façon dans plusieurs sphères de nos vies.
    Très beau texte.

  4. Manon

    J’ai encore le goût de voyager mais comme toi Liette on dirait que je ne retrouve plus la magie des premiers voyages. J’en suis rendue à vouloir voyager hors-saison pour qu’il y ait moins de monde. De plus, ça me stresse de plus en plus; donc je n’ai plus le plaisir de l’anticipation mais plutôt la peur de tout et de rien..

  5. Lyne chalifoux

    Chanceuse tu as la tête pleine de beaux souvenirs.

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