
Ce petit mot tout simple semble bien disparu de nos vies quotidiennes. Bien sûr, c’est de mon éducation que j’en tire l’essence. Une éducation fortement inspirée des consignes que la religion catholique nous imposait dans ma jeunesse. Pourtant, j’en retire du positif.
Mais que veut dire exactement être respectueux?
On parle beaucoup du respect de l’environnement. Je suis convaincue que c’est une cause prioritaire, à laquelle il faut prêter main forte et dès maintenant.
Je veux pourtant avoir ici un regard sur le respect de l’autre.
On nous mentionne régulièrement qu’il faut d’abord se respecter soi-même avant toute chose. J’en conviens, dans les dernières décennies, le respect de soi n’a pas toujours été présent.
Mais je m’inquiète de voir que le respect de soi, deviens plutôt ne penser qu’à soi. Et c’est là que je m’insurge. J’ai souvent dit que notre liberté s’arrête où commence la liberté de l’autre. Puisque chacun veut vivre sa vie tel qu’il l’entend, ce n’est pas toujours facile de synchroniser nos aspirations individuelles.
Il y a plusieurs définitions au mot « respect », dans le dictionnaire :
- Sentiment de considération, d’égard envers quelqu’un ou quelque chose, manifesté par une attitude déférente envers celui-ci ou celle-ci
- Souci de ne pas porter atteinte à cette personne ou à cette chose.
- Considérer, honorer
- Soumission; obéissance
- Hommage; civilité
Ma définition personnelle : être présent aux besoins de l’autre, être capable de se mettre à sa place et de lui offrir ce qu’il mérite.
Je pense avoir fait de mon mieux dans ma vie pour offrir le respect aux gens qui m’entourent. Pour les respecter dans ce qu’ils sont, en acceptant leur travers qui pouvaient parfois m’importuner et m’agacer.
Je me suis un peu délaissée là-dedans, j’en suis consciente. Avec l’âge, j’apprends à mieux me respecter moi-même, mais sans oublier le bien-être des gens qui m’entourent. Je pense que les deux se conjuguent.
J’ai tout de même toujours eu bien de la difficulté à me faire respecter.
Je ne suis pas une « leader » né. Ce n’est pas vers moi qu’on se tourne lorsqu’on en a besoin d’un. Mais je suis une bonne organisatrice. J’ai toujours dit que je fais une excellente deuxième. Et soyons francs, ce rôle est aussi important que celui du leader.
Mais on me traite souvent de « germaine » ce qui est très injuste car j’ai toujours cherché à donner aux autres dans mes planifications. J’ai peut-être pris trop d’aisance à le faire, mais mes intentions ont toujours été de répandre de la joie autour de moi.
Je me suis souvent effacée dans plusieurs situations pour laisser la place à d’autres. Ce faisant, je pense m’être un peu perdu.
Ce blogue est probablement une façon de prendre ma place, sans enlever la place aux autres. C’est bien moi encore…
On dit que le respect se mérite, qu’on ne peut le réclamer. Donc si je ne sens pas de respect autour de moi, est-ce à dire que je ne le mérite pas?
Lorsque j’étais jeune, on avait un respect des aînés. On leur laissait les meilleures places à table ou n’importe où dans la société. Je me souviens m’être plié à ces valeurs de bon gré dans mon jeune temps.
J’ai trouvé un peu de cela grâce à mes cheveux blancs… il arrive qu’on m’ouvre les portes. Mais pour avoir utilisé les transports publics, jamais personne ne s’est levé pour me donner sa place. Mon indépendance et mon besoin d’autonomie ne s’en formalise pas, soyez sans craintes!
Dans les réunions de famille, je me suis retrouvée un jour assise sur la petite table de côté alors que les jeunes prenaient place à la grande table. Je ne m’en suis pas plains, mais c’était un peu humiliant. À d’autres occasions, même si j’avais ma place à la grande table, j’étais acculée au fond, là où personne ne voulait s’assoir.
L’époque a changé. Les enfants se faisant plus rares, c’est eux qu’on a idéalisé, voir respectés au plus haut point. Donc, on leur a laissé les meilleures places, même moi j’adhère à cette nouvelle vision la plupart du temps.
J’ai parfois l’impression qu’il y a eu une coupure quelque part et que j’ai manqué le bateau. Je fus de deux époques tellement différentes.
Sur les routes, peu importe le moyen de transport, le manque de respect est criant. C’en est inquiétant lorsque l’on circule. De plus, je peux en voir les résultats chaque jour de mon balcon, avec vue directe sur un chemin très passant (117). Et on a qu’à lire les journaux pour s’en convaincre.
Il y a quelques années, lors d’un voyage en Chine, j’étais abasourdie qu’on se fasse bousculer par les locaux. Ils prenaient leur place et au diable les touristes que nous étions. En lisant le livre de Jean-François Lépine sur la Chine, j’ai mieux compris. C’est le résultat d’une société où sont nés les enfants-rois, petit chérubin unique au sein de chaque famille.
Est-ce à dire que nous allons vers ce genre de société nous-aussi?
Le plus difficile, c’est le manque de respect des conjoints que j’ai eu dans ma vie. Bien sûr, ils ont voulu mon bonheur, à leur façon. Mais en m’imposant leur vision du bonheur. Rarement en respectant ma vision personnelle. J’ai probablement été trop conciliante ici encore, ne voulant pas les blesser dans leur générosité égocentrique.
Je me sens tout de même respecté par mes enfants, et je les vois plein de respect envers leur entourage. J’ai donc réussi à leur transmettre cette valeur à laquelle je tiens tant, le respect! Je sais qu’ils céderaient leur place à quelqu’un de plus âgé par exemple. Ils prennent tout de même leur place dans la société. Donc, il est possible de faire sa vie et de respecter les autres. Ils en sont une belle preuve.
Reste à espérer (et c’est bien parti) qu’ils auront réussi à transmettre cela à leur progéniture.
Je le sens aussi de la plupart de mes amis, souvent nés à la même époque que moi, donc appliquant ces valeurs, même émancipées, de notre génération.
Il y a de l’espoir.
Si cette valeur reprenait sa place, primordiale selon moi, le monde s’en porterait beaucoup mieux!
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