
La peur fait-elle partie de votre vie?
Dans mon cas, elle prend toutes sortes de formes. Je sais qu’aujourd’hui, on donnerait plus le nom d’anxiété à mes peurs. Mais je préfère gardé le thème de la peur qui me semble moins dramatique et non irréversible.
Il y a la peur du noir. Je dois me raisonner chaque soir (ou presque) lorsque j’éteins la lumière. Il m’est même arrivé dans le passé de dormir avec une lampe allumée, tellement j’avais peur. Cette peur est principalement liée à une entrée par effraction. Je n’en ai jamais vécu, c’est donc une peur un peu irraisonnée. Mais on en entend tellement parler. Et je sais bien qu’en vieillissant, nous sommes la cible de ces bandits qui cherchent un butin facile à s’approprier. Et ce n’est souvent pas les plus fortunés qui sont visés, les petits objets se transportent beaucoup mieux (et se revendent beaucoup plus facilement aussi) m’a raconté un policier il y a quelques années.
Ma peur du noir, est aussi reliée aux fantômes. Là-aussi, ça me semble très illusoire. Pourquoi craindre les fantômes? D’abord, je n’ai fait aucun mal à qui que ce soit qui est dans l’au-delà, donc en principe, il n’y a aucun revenant qui pourrait m’en vouloir et venir se venger. Tous les gens que j’ai perdu autour de moi sont des personnes que j’aimais et qui m’aimaient.
Je pense que dans ce dernier cas, c’est l’inconnu qui me fait peur. Je suis une personne très rationnelle, ce que je ne comprends pas m’épeure!
J’ai assez d’ouverture d’esprit pour écouter les histoires inexpliquées.
J’ai aussi toujours peur de vexer quelqu’un quand je parle ou même quand j’écris. De moins en moins en vieillissant, où j’essaie d’assumer ce que je pense. Mais j’ai toujours fait attention à tout ce que je disais par crainte de blesser quelqu’un. Et pourtant, j’ai réussi à le faire à plusieurs reprises car mon côté impulsif me joue des tours dans mes émotions.
Encore une fois, le vieillissement apporte une certaine sagesse qui nous permet de mieux éclairer nos pensées et encore plus de les partager.
J’ai aussi peur quand je conduis. Je suis assez prudente mais faire la route en voiture est pour moi toujours un moment d’insécurité. Pendant longtemps, je me suis laissé conduire par mon conjoint, pourtant un homme assez téméraire. Aujourd’hui, ses problèmes de santé ne lui permettent plus de conduire, j’ai donc dû prendre la relève. C’est un juste retour car il l’a fait si longtemps pour moi et mes enfants, que c’est la moindre des choses que je le fasse pour lui à ce stade-ci de nos vies.
Et ma phobie sur la route n’est pas mieux quand je suis passagère. Comme je ne peux plus rien contrôler, même si l’autre personne est un excellent conducteur, je ne peux m’empêcher de repérer tous les obstacles à risque qui jalonnent le chemin.
Je crains aussi la maladie et un peu la mort, cette inconnue. Il est certain que, dans le vieillissement, notre corps est en souffrance à maintes reprises. Parfois, ça s’étend de façon chronique et on doit apprendre à vivre avec la douleur. Mais ma peur, est souvent décuplée quand je constate certaines anomalies, en particulier quand il s’agit de mes proches. Pour moi, l’insécurité est là, c’est certain, mais j’arrive à passer par-dessus la plupart du temps. Récemment toutefois, j’ai réalisé que si je devenais invalide, ce à quoi je ne pense pas trop, mon rôle de proche-aidante serait anéantie, une grande réflexion s’impose là-dessus.
Quant à la mort, elle me fait un peu peur, mes croyances religieuses (même si elles ont bien diminuées avec les années) me permettent de ne pas voir ça trop noir. Ce n’est pas le pire qui puisse m’arriver me dis-je très souvent.
La peur est omniprésente dans ma vie. La peur qu’il arrive quelque chose à mon conjoint, mes enfants, leurs conjoints, mes petites-filles, ma famille, mes ami(e)s, même à mes chats… La peur est toujours là et me tenaille entre ses griffes d’anxiété.
Je l’ai dit plus tôt, j’ai appris à vivre avec mes peurs. Elles font parties de moi et j’arrive à les contrôler la plupart du temps.
Certains diront que mon sentiment de clairvoyance est peut-être l’enjeu de mes peurs. Il est vrai que je peux voir à l’avance les risques inhérents de beaucoup de comportements. Parfois, c’est simplement un mauvais pressentiment. Je sais avoir une sensibilité un peu exagérée, mais c’est mon trait de personnalité. Je suis qui je suis et je l’ai acceptée depuis longtemps.
Et vous, avez-vous des peurs?
p.s. j’ai aussi eu très peur des araignées, phobie qui m’habite encore mais que j’ai dû apprendre à contrôler avec la venue de mes enfants dans ma vie. Il ne fallait pas que je leur transmette cette peur.
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