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69 ans!             

Hé oui, j’atteins cet âge vénérable en ce 22 mai 2024. Je commencerai donc ma 70e année par la suite, jusqu’à l’obtention de cet âge qui fera de moi une « aînée ». Car bien que je puisse avoir accès aux rentes gouvernementales depuis l’âge de 65 ans, le gouvernement nous a bien fait comprendre en 2020, pendant la pandémie, qu’être un aîné demandait le 70 ans réglementaire.

Mais qu’est-ce qu’être vieux? Car oui, je ne veux pas dissocier ce mot de mon vocabulaire, je ne le considère pas péjoratif, pas plus qu’être jeune.

Être vieux n’est qu’un chiffre selon certains. L’important, c’est notre état d’esprit, notre énergie, notre réaction face à la vie. J’approuve en bonne partie cette définition. Je sais que j’ai encore des projets, même s’ils sont de plus en plus à court terme. J’ai assez d’énergie pour me servir de ma créativité et abordé des projets amusants.

Mais le chiffre a aussi une incidence sur notre vie puisqu’autour du chiffre gravite tant de négatif. On ne peut pas le nier. Dont, notre santé qui décline peu à peu.

J’essaie aussi de regarder la vie positivement, même si par les temps qui courent, on semble plus m’envoyer des situations décourageantes. Bon, je dis m’envoyer, c’est surtout que je les subie, donc sur lesquelles je n’ai pas trop de contrôle.

En écrivant cet article, j’avais d’abord eu l’idée de parler des deuils du vieillissement. Puis cet anniversaire m’a fait réaliser que je m’apprêtais à en faire un important, en changeant de décennie. Mais aussi que depuis quelques années, j’en ai vécu plusieurs.

On vit tous des deuils. Un neurologue nous a expliqué, il y a quelques années, que dès l’âge de 25 ans, des neurones commençaient à mourir dans notre corps. Que l’effet de vieillissement était donc déjà enclenché. Ainsi, pas de surprises que passer 80 ans, plusieurs neurones soient déjà disparus de notre système. Comme ils ne se regénèrent pas, il est normal que ça exerce quelques influences sur notre corps. Un deuil passif, sur lequel nous n’avons aucun contrôle, mais qui a son effet pervers.

Les deuils se continuent… Je vois partir des gens que j’ai aimés et le phénomène des départs s’amplifie en vieillissant.

Je dois faire le deuil de plusieurs activités. Mon corps ne répond plus aussi bien qu’avant. Par exemple, j’étais une amateure de patin à glace. Une hernie discale m’a fait comprendre qu’il me fallait dorénavant y mettre un terme, si je ne voulais pas empirer la douleur inhérente. Rester debout très longtemps m’est devenu plus pénible, alors il me faudra tôt ou tard me résoudre à m’apporter un petit banc pour m’assoir lorsque je participe à mes concerts de chorale, comme plusieurs de mes amis choristes. Même si j’adore écrire, j’ai dû abandonner de le faire avec crayon et papier, mes mains me criant grâce quand je m’y essaie. Heureusement pour moi, le clavier de mon ordinateur me donne encore cette possibilité. Dieu que je remercie la bonne idée que j’ai eu, en ma jeunesse, d’avoir opté pour l’apprentissage de la dactylo (ancêtre du clavier comme on le sait).

Aussi l’image de moi que me projette mon miroir me surprend. Une vieille femme, aux traits tirés, à la peau flasque et sèche, m’apparaît comme une intruse. Mais où suis-je donc passé? Je me rends à l’évidence qu’il me faut faire le deuil de ma jeunesse-beauté.

Il y a des deuils plus simples, celui de voir partir ses enfants et les voir voler de leurs propres ailes. Ce sont de doux deuils, surtout si on les voit réussir dans la vie. C’est quand-même l’objectif d’être parent. Tel un oiseau voyant partir ses petits hors du nid.

Il y a les deuils de nos limites. Je n’ai jamais été sportive. J’ai appris à accepter mes limites en la matière. J’ai opté pour des activités plus dans mes compétences ou capacités, tel le chant choral (pas en solo, car pas assez talentueuse pour ça non plus).

Je ne me suis pas limité à mes capacités. J’ai toujours cru que « tout s’apprenait ». Ainsi, j’ai appris à tricoter, à crocheter, à coudre, à cuisiner, etc. Mais j’y suis allée dans le plaisir, pas besoin de forcer ce qui ne me rendait pas heureuse.

Si j’ai relâché là-dessus, c’est aussi le deuil de l’utilité. Vieillir c’est aussi se sentir de plus en plus inutile. Les articles que je confectionnais pour faire plaisir et de façon très artisanale, ne servaient plus, ne rencontraient pas l’objectif visé.

Aujourd’hui, c’est sur ma vie de couple que je vis un deuil. Pourtant l’homme qui partage ma vie depuis plus de 35 ans est toujours là. Mais les projets de couple ne sont plus possibles. On continue à profiter du quotidien, mais dans la simplicité… pas volontaire. Nous avons dû tous les deux, faire le deuil des projets de retraite.

Pour mon conjoint, les deuils sont plus importants, car la maladie le brime encore plus que moi bien sûr.

Enfin bref, ce jour d’anniversaire où j’atteins l’âge respectable de 69 ans, est rempli de deuils. Il reste les souvenirs qui sont réconfortants. Et les affections sincères des gens qui m’entourent. Je ne sais pas ce que la prochaine année m’apportera, je vis surtout au jour le jour, et je garde espoir.

3 commentaires

  1. Serge

    C’est beau chère sœur et je te souhaite plein de belles années encore.
    Je suis si fière de toi
    Je t’aime

    • Liette Picotin

      Ce qui est beau aussi, c’est quand ta maman de 91 ans te raconte qu’elle se souvient du jour de ta naissance où il faisait beau comme aujourd’hui, alors qu’elle descendait les escaliers pour se rendre à l’hôpital. Quelle chance j’ai!

  2. Roselyne

    C’était en devenir mais, depuis que j’ai 70 ans, je savoure la vie pour tout ce qu’elle m’offre. C’est vrai qu’elle a limité mes activités mais je m’adapte. Ma mère a 95 ans et sa mère a vécu jusqu’à 101 ans. Je peux donc espérer vivre encore un bon bout de temps. Autant en profiter.

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