
Dormir fait partie de nos vies, pour les uns c’est un embarras, pour les autres un plaisir! Mais peu importe notre sentiment envers cet état, c’est une nécessité pour le corps et si on l’oublie, il nous le rappelle à grand cri.
Je me faisais cette réflexion alors que j’étais en manque de sommeil ces jours-ci et que je rêvais d’une nuit pleine et entière en cela.
Juste de penser que je rejoindrais mon lit sous peu me remplissait de jouissance.
Dès notre enfance, dormir fait partie intégrante de notre routine. Pour certains parents, c’est un cauchemar quand l’enfant n’en a pas trop besoin et surtout quand il décide de dormir dans un horaire différent de celui du parent.
Étant une première née, je suppose que j’ai dû briser le cycle de sommeil de mes parents qui habitaient dans une chambre double à ma naissance. Maman étant elle-aussi une bonne « dormeuse », je sais que durant notre enfance, elle aimait nous ramener dans son lit pour prolonger sa matinée de sommeil. Et à l’adolescence, je fus aussi de celle qui dormait très tard le matin, parfois même jusqu’à une heure avancée de l’après-midi. Ma chambre étant située au sous-sol, ce fut un grand avantage pour la dormeuse en moi.
J’ai été choyé car ma première née, semblait avoir hérité de la même horloge biologique que moi. Tout de même, j’ai souvenir des premières semaines où brisée par la fatigue des « boires » de nuit, mes larmes coulaient librement sans que je puisse les contenir. Quand je dis que le corps nous parle… Et je n’avais alors que 22 ans, donc un corps pétant de santé et surtout d’énergie.
Les années ont passé, et la responsabilité de s’occuper des enfants pour la préparation de l’école m’a obligé à écourter mes nuits de sommeil. Le réveil a toujours été brutal pour moi mais je ne pouvais y échapper. Encore une fois, je rêvais de nuits pleines et entières.
Les études m’ont aussi volé de précieux temps de sommeil. Avec des adolescents à la maison, devenu plus indépendants mais prenant leur place dans ma demeure, j’attendais patiemment qu’ils se soient retirés dans leur chambre, pour m’installer devant mes livres (l’ordinateur n’était pas encore à la mode en ce temps-là) et je passais souvent de longues heures pour étudier. De jour, j’avais un emploi à temps plein, il ne faut pas oublier. Avec beaucoup de courage (oui, oui j’ose le dire), j’ai réussi à me rendre à un MBA (master of business administration). Ce qui m’a permis d’améliorer mes conditions de travail et surtout de donner une qualité de vie à mes enfants (et à moi-aussi bien sûr, mère monoparentale).
Puis vint l’heure de la retraite. Enfin, je pouvais donner libre cours à mon horloge biologique et dormir quand et comment je le voulais. Ce fut le cas, au tout début et j’étais heureuse d’enfin vivre à ma façon. Fini les restrictions à ce niveau.
Mal m’en pris car les soins de santé nécessaires à notre bien-être, à moi et mon conjoint, m’ont vite fait comprendre que je me retrouvais encore dans l’obligation de m’adapter à la société.
Ainsi, la plupart des rendez-vous se donnent en matinée. Et comme mes soirées sont le seul moment de quiétude de ma journée, moment où je peux enfin me poser et respirer (pas tout le temps mais bon…), j’ai peine à les couper de quelques heures.
J’en paie le prix par la suite. J’arrive à passer au travers d’une nuit à l’hôpital sans dormir ou de suivre une formation (de proche-aidance) tôt le matin, mais plus d’une journée et je ne fonctionne pratiquement plus. Je sens ma fatigue si intense que je me mets à rêver de dormir.
Oui, il y a les siestes qui devraient m’aider en ce sens, mais je ne sais pourquoi, ça n’a jamais bien fonctionné pour moi. Elles sont pourtant bien populaires pour mon conjoint que je retrouve souvent somnolant paisiblement devant son ordinateur. Il semble bien qu’en vieillissant, faire des siestes devient courant et nécessaires. On retrouve notre enfance au fond…
Au coucher le soir, j’aime lire quelques pages d’un bon livre, mais lorsque cette fatigue m’assomme, je me réveille souvent avec mon livre « numérique » entre les mains alors qu’il s’est éteint par lui-même. Dormir, c’est bon, peut-être encore plus que lire finalement.
Tout de même, j’apprécie encore plus la fonction « dormir » de mon être. Peut-être que la vie se charge de nous faire apprécier ainsi chaque bon moment que l’on vit!
Et vous, comment dormez-vous en vieillissant?
Pour moi, il est tard de plus en plus tôt. Je suis toujours surprise des nouvelles limites que m’impose mon corps. Pendant une certaine période, le syndrome des jambes sans repos me réveillais toutes les nuits. Mais, j’ai découvert l’huile de magnésium en aérosol qui s’occupe de ce problème. J’ai dû ensuite m’adapter à une nouvelle médication. J’y suis parvenu et, maintenant, je dors bien. Je prends du CBD avant de me coucher. J’ai fait de la proche-aidance avec ma mère à partir des années 2000. J’ai arrêté il y a bientôt 2 ans, quand ma mère a eu une place dans un CHSLD. J’étais crevée physiquement et émotivement. Maintenant, je vais marcher tous les jours, ou je jardine mais la majorité de mon temps est consacré à la lecture. Mon corps me dicte maintenant ce que je peux faire et je commence à cogner des clous de plus en plus tôt.