En visionnant un documentaire sur les voies de la liberté (Les Grands Explorateurs), je suis restée perplexe devant le terme liberté.

Au fil de son périple, Mélusine Mallender qui réalisait et racontait son aventure, nous faisait découvrir différentes façons de vivre de femmes à travers le monde. Ce qui m’a impressionné, c’était la réponse à « qu’est-ce que la liberté? » qui était posé à ces femmes.

L’une d’entre elle a répondu « la liberté, c’est l’intelligence ». Mais elle n’a pas élaboré. De quelle sorte d’intelligence voulait-elle parler? Parlait-elle de statégies pour vivre dans un monde où l’homme a plus de droits qu’elle. Ou alors, simplement était-ce l’intelligence d’accepter sa vie tel quel.

C’est évident que ce mot peut être interprété tellement différemment selon la vie que l’on mène. Et quand je dis « mener », parfois on ne tient pas les rennes, ce qui pourrait être interprété comme brimer notre liberté, mais pas pour tout le monde.

Dans le dictionnaire Larousse, je trouve treize définitions du mot « liberté ». Déjà que le chiffre treize n’a pas la réputation d’être chanceux, est-ce à dire que le mot liberté entraîne aussi la malchance?

Au courant de ma vie, j’ai souvent expliqué à ceux qui scandaient et réclamaient la liberté que « notre liberté s’arrête où commence celle de l’autre ». Depuis que le monde est monde, je ne crois pas qu’on puisse faire tout ce que l’on veut, comme on le veut. C’est plutôt comme on le peut.

Enfant, surtout adolescente, je me sentais brimée par mes parents. Ils avaient établi des règles que je ne comprenais pas tout le temps. Je les ai parfois bafoués, faisant de moi une petite rebelle. Rien de bien grave, car j’étais assez obéissante en général. Je savais me réfugier dans un monde de rêve où je me sentais complètement libre.

Ma vie d’adulte, par la suite, m’a apporté une suite de contraintes comme épouse et comme mère, mais largement compensé par la joie de ma vie quotidienne avec mes proches.

Puis j’ai compris qu’il me fallait me prendre en main et que mon destin, c’est moi qui le traçais. Mes années de féminisme m’ont engagé sur la voie de mes multiples tâches. Rien ne serait à mon épreuve. Ce fut aussi au détriment de ma liberté.

J’ai encore vieilli, en regardant devant moi j’ai fait des plans de retraite qui m’apporteraient enfin cette fameuse liberté que j’avais recherché toute ma vie. Mais non, encore une fois, différentes contraintes, donc celle de la maladie, sont venues entravées mon chemin. La liberté espérée ne fut pas au rendez-vous.

Je réalise que la liberté ne sera jamais là probablement. Pas au sens que je l’aurais espéré en tout cas.

Ce mot a été inventé pour faire exploser la jeunesse, et faire pleurer les adultes qui en rêvent sans succès.

Il me faut prendre les parcelles de liberté que je vis à l’occasion. Ces moments, parfois imprévus, viennent s’ajouter à mes parcelles de bonheur.

C’est le sel de la vie heureuse (ou le sucre selon nos goûts personnels)!