Un des sentiments ambivalents que l’on vit en vieillissant, c’est notre perception de la mort.

J’ai vu passer cette phrase sur les réseaux sociaux qui va un peu comme suit : « On va tous mourir un jour dit l’un des personnages et l’autre de lui répondre, mais on va vivre tous les autres jours ».

Tellement une phrase riche de sens.

Alors quand on se retrouve devant la mort imminente d’un proche, on se sent triste (et souvent coupable) de ne pas avoir assez profiter de sa présence dans notre vie.

Ce que nous vivons tous en vieillissant, c’est de voir les gens autour de nous, partir les uns après les autres. Jusqu’au jour où ce sera notre tour, qu’on espère tous le plus loin possible (en autant que ce soit avec la santé bien sûr).

Et devant ce départ, toujours trop précipité pour notre coeur, les souvenirs resurgissent. Les moments de joie et de partage d’amour surtout, égaient ces derniers moments ensemble.

On se remémore ces temps de bonheur, et on rigole des erreurs ou maladresses qui se sont produits. Plus rien n’a de gravité, il faut profiter de chaque instant et c’est ce que l’on fait.

Le pardon, d’abord à soi, est un leitmotiv de notre vieillissement. Devant la vie devant la mort, c’est une priorité.

C’est difficile de parler de la mort. Elle nous met face à la nôtre qui arrivera tôt ou tard. Elle nous confronte à la peur de l’inconnu. Ceux et celles qui ont encore des croyances religieuses s’accrochent à la foi en l’au-delà. Je suis de ceux-là, même si un petit doute rationnel subsiste en moi. Tout ne s’explique pas, dois-je me rappeler constamment à l’ordre.

Même sans croyances, je crois que l’être qui nous quitte laisse sa trace ici-bas, dans ce qu’il a accompli entre autres. C’est une façon de ne pas partir complètement. Autour de moi, de belles naissances sont arrivées, c’est la continuité de la vie justement.

Certaines morts ont été si subites qu’elles ne nous ont pas laissé la chance de passer quelques derniers moments avec la personne décédée. D’autres nous permettent de leur dire un dernier aurevoir dans la sérénité.

Est-ce que toute cette peine qu’on nous lègue va nous servir au moment de faire nos adieux à notre tour? C’est peut-être le chemin de la vie qui nous envoie cette chronologie éducative.

À 68 ans, ma route risque de me confronter à d’autres décès qui, je le sais, m’affecteront tous. Mais une chose est certaine, j’essaie de vivre chaque journée et de profiter pleinement de ceux que j’aime et qui m’aime, sans aucun regret (ou remords) pour ceux et celles que je n’ai pas la chance de côtoyer au jour le jour et qui partiront sans un adieu pour moi. Il faut accepter que nous ne puissions être là pour tout le monde, même si notre cœur les accompagne chaque jour.

Et quand viendra mon tour de partir, je sais que ceux qui m’aiment, de loin ou de près, auront la joie de se dire qu’ils ont été là pour moi, du moins avec leur cœur. Et c’est ça qui compte!