
Dans un récent article sur Facebook, Cora (de chez Cora Déjeuner) se demandait quel serait l’unique souvenir qu’on voulait apporter dans l’au-delà? Sa réflexion m’a amené à me poser la question à mon tour. Quel souvenir pouvait bien m’avoir rendu si heureuse que je ne pouvais m’en départir, même après ma mort.
Finalement, j’ai opté pour un souvenir qui m’avait procuré un bonheur intense, un sentiment si fort qu’on a l’impression que notre cœur va sortir de notre poitrine.
Il y a des moments importants dans notre vie, des moments que l’on ne saurait oublier, des moments qui nous ont apportés à la fois joie, crainte et parfois même tristesse. Par exemple, la naissance de mes enfants fut un moment de grande émotion, un sentiment d’accomplissement sublime devant la merveille de la vie qu’est une naissance. Mais les problèmes inhérents à une naissance, les inquiétudes que ça peut provoquer quand on est dans l’incertitude, vient un peu abîmer cet événement si intense. Je ne saurais apporter ce genre de souvenirs avec moi, sans en garder un petit trémolo dans la gorge.
J’ai donc fini par opter pour un souvenir où l’émotion fut intense, même si elle n’a pas duré. Je l’ai vécu à deux reprises dans ma vie. D’abord à 17 ans, puis à 34 ans. Mais c’est la même émotion, qui m’a fait dire la deuxième fois que je me sentais comme à mes 17 ans, alors que j’avais alors deux fois 17 ans.
Ce fut la rencontre des deux amours de ma vie. La première à 17 ans, comme je l’ai cité plus haut. Il se nommait Maurice Archambault. Mon sentiment a presqu’été instantané lorsque je l’ai connu. Pourtant il n’avait que 15 ans, mais il dépassait déjà les 6 pieds et aurait fait fondre le cœur de n’importe quelle fille dans son entourage. Son attitude bohème et athlétique à la fois m’a ravi le cœur et l’esprit. J’ai découvert il y a quelques années, une autobiographie de sa maman Gabrielle où elle écrit un chapitre complet sur lui et où elle raconte toutes les filles qui ont défilé dans sa vie. Je fus donc l’une d’elles semble-t-il, bien qu’elle ne mentionne pas mon nom dans son livre.
Un soir où j’étais invitée chez-lui pour une fête avec d’autres amis, il m’a fait la grande demande d’être sa petite amie. Je crois que je volais de joie, car je rêvais de lui depuis un moment… tout a contribué à rendre ce moment des plus heureux. Le feu de bois dans la cheminée, assise à ses côtés. La musique des Beatles qui jouait en boucle en arrière-plan (c’était un 45 tours sur un tourne-disque, et Maurice avait laissé le bras ouvert pour que ça recommence), plus précisément la chanson « Yesterday », qui est demeurée une chanson fétiche pour moi. Et ce sentiment de plénitude que l’on ressent, comme si plus rien ne pouvait plus nous atteindre que ce bonheur immense. Comment expliquer ce sentiment, sinon que par « coup de foudre », qui est bien représentatif!
Bien sûr, le reste de notre histoire ne fut pas aussi merveilleux. Nous étions jeunes et je pense que l’amour n’était pas aussi fort des deux côtés. Le temps aura eu raison rapidement de notre couple.
J’en ai tout de même gardé un moment précieux dans ma vie que je ne pensais jamais revivre un jour.
Pourtant c’est arrivé 17 ans plus tard, en rencontrant l’homme avec qui je partage ma vie depuis bientôt 34 ans (28 janvier plus précisément). Cette histoire est tout aussi savoureuse que la première.
Vous vous demandez que s’est-il passé entre les deux? J’ai rencontré l’homme qui devint le père de mes enfants. C’est aussi une belle rencontre puisqu’en a découlé cette vie que nous avons donné ensemble. Mais notre histoire ne fut pas merveilleuse, même au début. Pas de coup de foudre ici, seulement un attachement, empreint parfois de tendresse parfois de violence. Je devais y croire puisque, non seulement, nous avons eu des enfants ensemble, mais qu’en plus je l’ai marié… mais pas devant Dieu, seulement devant les hommes!
Non, la deuxième fois que je suis tombée en amour (quelle drôle d’expression quand-même), j’ai revécu ce sentiment où on a l’impression que le cœur va exploser tellement on est heureux. Un sentiment où rien ne pourra plus nous toucher de mieux.
Je me souviens que lorsque je l’ai rencontré et que nous nous sommes séparés pour retourner chacun chez soi après la soirée, j’avais l’impression que j’allais m’envoler en marchant sur la rue, alors que je cherchais ma voiture, en plein mois de janvier, au cœur de Montréal, à 2 heures du matin! Presqu’impossible en temps normal pour que je me sente comme ça tellement je déteste me promener dans les rues de Montréal.
Pourtant ce soir-là, même si j’ai eu de la difficulté à retourner chez-moi (je me suis perdue, il ne faut pas oublier qu’il n’y avait pas de GPS dans ce temps-là), je n’ai eu aucune crainte et je fredonnais des airs heureux dans ma tête.
Les premières semaines, voire les premiers mois, à ses côtés, furent toujours dans ce même état d’esprit. Tout m’a semblé plus facile. Même la rencontre avec mes enfants s’est passée dans l’harmonie et le bonheur.
Il m’a fait découvrir le monde, il m’a redonné confiance en moi, il m’a appris à m’amuser aussi. Je lui dois beaucoup. Il m’a même fait sérénader dans un restaurant hongrois, à Montréal (qui n’existe plus aujourd’hui tristement) où jouait un orchestre doté d’un cymbalum, instrument que je découvrais. Le violoniste de l’orchestre m’a donc joué « Vienna, city of my dreams » qui devint, bien sûr, notre chanson de couple. En 2011, nous avons même pu visiter Vienne, et comme on dit, on a bouclé la boucle.
Ce coup de foudre aura été des plus productif et efficace. Depuis ce temps, je crois au coup de foudre, je pense que le cœur sait quand c’est la bonne personne que tu rencontres.
La routine et les vicissitudes de la vie ont un peu tué la passion, c’est ainsi pour bien des couples. L’affection reste profonde toutefois. Le poids des années se fait maintenant sentir dans notre quotidien, c’est la vie qui va ainsi.
Finalement, ce souvenir d’amour intense, est le plus beau moment que j’ai vécu dans ma vie. Je les regroupe en un seul, tellement ils sont semblables. Le premier n’a pas eu de suite mais le deuxième en a été comme la continuité. J’espère que d’autres peuvent en dire autant. Et aux nouveaux couples qui se forment, souhaitons-leur de trouver le grand amour eux-aussi.
Quelle histoire touchante Liette. Je te comprends tellement quand tu racontes ton retour à la maison après ta première sortie avec ton coup de foudre… C’est beau l’amour; la vie est belle. <3
un beau texte ,merci Liette tu m’as fait revivre à moi aussi 2 moments intense de ma vie… eh oui ! l’amour c’est beau et la vie aussi…